Comment tirer le meilleur parti du post-traitement de surface en impression 3D avec AMT et Sinterit

Le lissage par vapeur (vapor smoothing) est un procédé de post-traitement remarquable pour les pièces imprimées en SLS : il améliore significativement la qualité de surface, réduit la porosité et confère un aspect plus robuste, proche de l’injection plastique. Si de nombreux articles (y compris les nôtres) présentent les avantages généraux de cette méthode, ce guide approfondi se concentre spécifiquement sur la manière d’optimiser le lissage de pièces imprimées en 3D en utilisant les systèmes de lissage d’Additive Manufacturing Technologies (AMT) associés aux poudres SLS de Sinterit. Nous aborderons les bonnes pratiques de conception pour un lissage efficace, les erreurs courantes à éviter au cours du cycle, ainsi que les géométries ou caractéristiques qui présentent des défis particuliers.

Comment préparer une pièce pour bien lisser une impression 3D

Avant d’introduire les pièces dans une machine AMT SFX (configurée avec des profils spécifiques à Sinterit), il est essentiel d’optimiser votre conception CAO afin que la vapeur interagisse de manière uniforme avec toutes les surfaces et d’éviter les mauvaises surprises après le cycle. Voici cinq points clés à prendre en compte :

Les profils AMT supposent une diffusion thermique et chimique constante. Lorsque l’épaisseur des parois varie — par exemple de 1,0 mm à 5,0 mm — les zones plus fines peuvent surchauffer ou se déformer avant même que les parties plus épaisses ne commencent à se lisser. Le lissage de modèles avec des parois de différentes épaisseurs peut donc entraîner un lissage insuffisant sur certaines zones et excessif sur d’autres. Bien entendu, certaines variations restent acceptables : des parois comprises entre 8,0 et 12,0 mm fonctionnent généralement très bien. Pour obtenir les meilleurs résultats, il est recommandé de conserver une épaisseur aussi uniforme que possible sur l’ensemble du modèle.

3D-printed test part with vertical fins of increasing thickness; close-up reveals post-processing deformation on the thinnest walls due to vapor smoothing.

Lorsque l’épaisseur moyenne est définie selon la paroi la plus épaisse, les parois plus fines risquent d’être trop lissées ou de se déformer.

Les structures lattices (maillages) s’associent naturellement à la technologie SLS, en raison des propriétés quasi isotropes des pièces imprimées. Ces structures peuvent être encore améliorées par le lissage vapeur, qui permet de renforcer les éléments fins. Cela dit, les maillages doivent suivre les mêmes règles que le reste du modèle : conserver une épaisseur des barres de la maille cohérente avec l’épaisseur moyenne des parois du modèle contribue à garantir un bon résultat final. Lors de nos essais, nous avons néanmoins pu post-traiter avec succès des structures très fines, ce qui confirme l’intérêt de faire ses propres tests pour valider la géométrie.

Two hexagonal 3D-printed mesh parts with different lattice densities, made with SLS and vapor smoothed, displayed on a white background.

Même si ce n’est pas parfaitement visible sur la photo, la maille très fine (0,75 mm) présente une légère déformation.

Les filetages sont une partie essentielle des contenants étanches à l’air et à l’eau, et ils fonctionnent généralement très bien après un lissage vapeur. Cependant, l’exposition au solvant a tendance à arrondir ou ramollir les arêtes vives des filets, ce qui peut entraîner un jeu excessif et compromettre l’étanchéité. Le diamètre intérieur des pièces filetées joue également un rôle crucial : un filetage sur une paroi de 5,0 mm d’épaisseur nécessitera un traitement plus agressif qu’un filetage sur une paroi de 2,0 mm, même si le diamètre extérieur du tube est identique, car les paramètres de lissage dépendent directement de l’épaisseur des parois.

Two images comparing dimensions of the same 3D-printed part using digital calipers; left measurement shows 15.04 mm, right shows 15.44 mm, with “Printed on Sinterit” engraved on each part.

Les filetages peuvent se rétracter pendant le processus de lissage ; le problème a été corrigé lors de la deuxième itération.

La vapeur ne peut pas pénétrer complètement dans les tubes étroits, les cavités profondes ou les ailettes très resserrées, en particulier lorsque l’ouverture est orientée vers le bas. À l’inverse, si l’ouverture est orientée vers le haut, le solvant risque de stagner à l’intérieur de la cavité, ce qui peut provoquer un surfusion locale ou la formation d’un film de matière fondue. Dans la mesure du possible, ajoutez des orifices de drainage ou des canaux d’aération pour permettre à la vapeur de circuler librement et de s’échapper.

Gardez en tête que les formes en « gobelet » ont tendance à accumuler le solvant si elles sont orientées vers le haut, ou à mal se lisser si elles sont orientées vers le bas.

3D-printed semi-enclosed part with zoomed-in views of rough internal surfaces, showing challenges in vapor smoothing hollow or hard-to-reach sections.

Le solvant atteint difficilement les cavités étroites et profondes situées sous le modèle.

Les erreurs à éviter quand on lisse une impression 3D

Même avec une pièce bien conçue, le manque d’expérience ou l’oubli de certaines vérifications clés du processus peut entraîner des défauts facilement évitables. Voici les pièges les plus fréquents :

C’est sans doute l’erreur la plus fréquente dans le processus de lissage vapeur — le mauvais choix des paramètres prédéfinis. Trois réglages principaux doivent être correctement définis avant le traitement : l’épaisseur moyenne des parois, le taux d’occupation de la chambre et le niveau de lissage. Si vous sélectionnez une épaisseur moyenne trop faible ou un taux d’occupation trop bas, le modèle sera trop peu lissé : la surface restera rugueuse et poreuse, et un dépôt blanc pourra apparaître. À l’inverse, une épaisseur moyenne trop élevée ou un taux d’occupation trop important entraînera un lissage excessif : les arêtes deviendront floues, les inscriptions pourront paraître « fondues », et une délamination partielle pourrait survenir.

Comment éviter ce problème :

  • Assurez-vous de définir correctement l’épaisseur moyenne des parois — vous pouvez utiliser un logiciel de CAO si vous ne connaissez pas cette valeur.
  • Vérifiez que vous avez sélectionné le taux d’occupation de la chambre adapté — les valeurs 25 %, 50 %, 75 % et 100 % doivent refléter approximativement le volume occupé par les modèles. Le mode « oversized » est réservé aux pièces très volumineuses imprimées seules.
Three SLS 3D-printed parts shown side-by-side: one raw and powdery, one with a matte smoothed finish, and one over-smoothed with visible surface distortion, on a white background.

De gauche à droite : modèle sous-lissé, traitement correct, modèle sur-lissé.

L’accumulation de solvant à la surface des modèles peut provoquer des défauts visibles qui altèrent l’aspect général de la pièce. Ce phénomène peut également être causé par des paramètres de lissage vapeur trop agressifs. On peut l’éviter en ajustant la conception (notamment en évitant les arêtes très vives), mais la solution la plus efficace consiste à placer correctement le modèle dans la chambre de lissage. Réfléchissez aux zones où les gouttes pourraient stagner sur la surface et positionnez le modèle de manière à ce que les grandes surfaces planes soient parallèles au support ou permettent au solvant en excès de s’écouler facilement.

Two black 3D-printed gears with close-up views showing solvent pooling defects on one and a smoother surface on the other, highlighting effects of vapor smoothing on surface quality.

À gauche : modèle suspendu verticalement, à droite : modèle suspendu horizontalement.

De manière générale, les modèles doivent être suspendus dans la chambre pendant le lissage, mais cela peut s’avérer difficile pour certaines géométries. Il est possible de poser les pièces sur le support à l’aide de pointes, ce qui ne laisse que de très petites marques, généralement situées sur des zones qui seront retirées ou retravaillées après traitement. Cependant, il faut garder à l’esprit que les pièces peuvent partiellement fondre et adhérer au support pendant le processus de lissage, ce qui entraîne des défauts de surface.

Two black SLS 3D-printed tubes with embossed Sinterit logo; close-up highlights chipped edges on one part caused by incorrect positioning during post-processing.

À droite : modèle suspendu, à gauche : modèle posé sur le support.

Pendant le processus de lissage vapeur, la surface des modèles est temporairement ramollie, ce qui peut entraîner une fusion partielle entre les pièces placées trop près les unes des autres. Cela concerne également les éléments mobiles, qui risquent de se retrouver soudés entre eux, rendant le mécanisme inutilisable. Il est donc essentiel de respecter des espacements suffisants entre les modèles dans la chambre.

Cela dit, il est tout à fait possible d’imprimer des pièces mobiles : la fusion reste superficielle, ce qui permet parfois de libérer les pièces en les cassant mécaniquement, tant que la zone de contact est limitée, comme dans le cas d’une chaîne.

Two identical 3D-printed parts showing different surface finishes due to varying orientation during vapor smoothing; left part slightly uneven, right part smooth.

À gauche : après lissage, à droite : après séparation des maillons.

Quand le lissage d’une impression 3D ne donne pas de bons résultats ?

Bien que le lissage par vapeur permette d’obtenir d’excellents résultats en améliorant la finition de surface, comme pour tout procédé, la qualité du résultat final dépend étroitement de la qualité initiale des modèles traités. Autrement dit, plus vos modèles sont bien conçus et bien imprimés, meilleurs seront les résultats. Inversement, des modèles de mauvaise qualité (positionnement incorrect lors de l’impression ou matériau inadéquat) présenteront des défauts que le post-traitement ne pourra pas totalement corriger.
Trois défauts principaux risquent de persister :

  • effet “peau d’orange” (lié à une poudre de faible qualité ou à des paramètres d’impression mal réglés),
  • fissures ou cassures (provoquées par un choc ou une contrainte),
  • lignes de balayage du laser (causées par un mauvais agencement des pièces dans la zone d’impression).
Two identical 3D-printed enclosures side-by-side: one with a smooth vapor-smoothed surface and one with visible layer lines; close-ups highlight finish quality difference.

À gauche : modèle imprimé correctement, à droite : modèle imprimé avec un angle trop faible, laissant apparaître les strates.

Comment lisser une impression 3D SLS efficacement – le résumé des bonnes pratiques

En appliquant ces recommandations de conception et bonnes pratiques de processus, vous pouvez exploiter tout le potentiel des machines de lissage vapeur PostPro SFX d’AMT, optimisées avec les profils matériaux spécifiques de Sinterit, pour obtenir une finition SLS véritablement exceptionnelle. Que vous produisiez des pièces finales en PA11 CF, des prototypes industriels en PA12 ou des outils en polypropylène résistants chimiquement, ces méthodes vous aideront à réduire les essais-erreurs, limiter les rebuts, et fabriquer des pièces qui rivalisent visuellement et au toucher avec le moulage par injection — à une fraction du coût.

Restez à l’écoute pour notre prochain article : « Comment estimer et contrôler les coûts de lissage par vapeur », dans lequel nous aborderons en détail les temps de cycle, la consommation de solvant, la main-d’œuvre et les calculateurs de coût par pièce. En attendant, si vous avez des questions sur la mise en place d’un flux de production AMT + Sinterit, contactez nos spécialistes applications pour organiser un essai, recevoir un profil machine sur mesure ou planifier une visite sur site.

FAQ : comment lisser une impression 3D et améliorer le rendu final

Quels matériaux sont les plus adaptés au lissage vapeur ?

Les matériaux rigides comme le PA12 Industrial, le PA11 CF ou le polypropylène donnent les meilleurs résultats. Les matériaux flexibles de type TPU, comme Flexa Performance, sont plus complexes à traiter et présentent davantage de contraintes, mais restent compatibles.

Quelles sont les tailles minimales et maximales des pièces pouvant être lissées ?

La taille maximale est uniquement limitée par la dimension de la chambre. Pour les plus petites pièces, si les éléments sont très fins (<2 mm), ils peuvent être difficiles à lisser ou fusionner avec les structures environnantes.

Peut-on lisser des pièces avec des parois fines ou des détails complexes ?

Oui, mais cela comporte certaines limites — l’uniformité des parois est cruciale pour un bon rendu final.

Faut-il nettoyer ou sécher les pièces avant le lissage ?

Tous les défauts initiaux du modèle seront visibles après traitement, c’est pourquoi un sablage précis est vivement recommandé. L’usage d’eau ou d’alcool n’est pas nécessaire.

Le lissage vapeur peut-il endommager les filetages ou les pièces mobiles ?

Les filetages subissent un retrait, il faut donc en tenir compte dès la phase de conception. Les pièces mobiles risquent de se souder entre elles ; toutefois, si les zones de contact sont réduites, il est souvent possible de les séparer manuellement après le traitement.

Comment positionner les pièces dans la chambre de lissage ?

Assurez-vous que les pièces ne se touchent pas entre elles ni avec les parois du support. La chambre est équipée d’un ventilateur pour répartir la vapeur, donc laissez un peu d’espace autour des modèles pour favoriser la circulation du solvant.

Comment bien réaliser le lissage de pièces imprimées en 3D ?

Vérifiez que les réglages pour le matériau, l’épaisseur moyenne des parois, l’occupation de la chambre et le niveau de lissage sont corrects. Utilisez des modèles bien imprimés et placez-les de manière à éviter tout contact entre eux ou avec le support.

Jakub Malec - Application Engineer
Jakub Malec
Ingénieur d’applications

Spécialiste SLS avec six ans d’expérience. Il accompagne les entreprises dans l’intégration de l’impression 3D pour améliorer leur efficacité et réduire les coûts.

Michał Domaradzki
Ingénieur R&D – intégration et validation de solutions

Il assure le lien entre innovation et fiabilité : tests, analyses de performances et support technique approfondi.