Qu’est-ce que l’impression 3D en technologie SLS ?

Les technologies de fabrication additive, plus communément appelées impression 3D (3DP), sont considérées comme l’avenir du prototypage rapide ainsi que des petites — voire grandes — séries de production dans l’industrie. Il existe plusieurs technologies distinctes, fondées sur différents principes physiques et utilisant des matériaux variés. Dans cet article, vous découvrirez le fonctionnement de l’impression 3D par frittage sélectif par laser (SLS) ainsi que les principales différences entre les technologies d’impression 3D les plus répandues.

La technologie FDM (Fused Deposition Modeling), ou modélisation par dépôt de filament fondu, est la plus connue et la plus accessible. Elle consiste à faire fondre un filament thermoplastique — une bobine de matière sous forme de fil — et à le déposer couche par couche sur un plateau d’impression, selon un modèle numérique découpé. Le FDM utilise principalement des matériaux plastiques comme l’acide polylactique (PLA) ou l’acrylonitrile-butadiène-styrène (ABS).

sls 3d printing
Impression en technologie FDM

Une autre technique populaire est la stéréolithographie (SLA) — le plus ancien procédé d’impression 3D, développé dans les années 1970 — basé sur la photopolymérisation et le durcissement de la résine à l’aide de lasers UV. Les matériaux utilisés dans ce procédé sont principalement des résines, qu’elles soient synthétiques ou d’origine naturelle.

Parmi les nombreuses autres technologies, l’une se distingue par un potentiel remarquable encore peu exploité : le frittage sélectif par laser (SLS).

Comparaison des principales technologies d’impression 3D

ParamètreFused Deposition ModelingStereolitografiaSelektywne spiekanie laseroweSelektywne topienie laserowe
AbréviationFDMSLASLSSLM
Principe de fonctionnementExtrusion de filament fonduPhotopolymérisation aux UVFrittage de poudre au laserFusion complète de poudre métallique au laser
Matériaux imprimésPolymère thermoplastique sous forme de filament (PLA, ABS)Résines/liquides photopolymérisablesPoudres polymères frittables (ex. PA, TPU, TPE)Alliages métalliques divers
AvantagesCoûts faibles ; impression rapideTrès haute résolution ; processus automatiséPas besoin de structures de support ; prototypes fonctionnels ; pièces mobilesGrande robustesse des pièces
InconvénientsStructures de support nécessaires ; retrait thermique du filamentChoix limité de matériaux ; maintenance coûteuseTemps d’impression plus longCoûts très élevés

Applications
Prototypage rapide ; éducation ; production en petite sériePrototypes complexes ; modèles dentairesÉducation ; prototypes fonctionnels ; dispositifs médicaux ; pièces mécaniques mobilesIndustrie automobile et aérospatiale ; pièces finales
Épaisseur de couche0,1 – 0,3 mm0,05 – 0,15 mm0,060 – 0,15 mm0,02 – 0,1 mm
Impression sans structures de supportNonParfois nécessaireOuiParfois nécessaire
Impression d’objets avec pièces mobilesDifficile, faible précisionNonOuiNon

 

En quoi consiste le frittage sélectif par laser (SLS) ?

Le principe du SLS repose sur le frittage de poudres à l’aide d’un laser infrarouge, dans un environnement à température élevée. Cette préchauffe favorise la cohésion des particules avant même leur exposition directe au faisceau laser. Dans une imprimante SLS conventionnelle, on trouve un plateau de fabrication (souvent appelé « bed »), sur lequel un rouleau répartit une fine couche de poudre. Le laser vient ensuite fritter sélectivement cette couche en suivant les contours découpés d’un modèle numérique 3D, tel qu’un fichier .stl généré à partir d’un logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO).

Ensuite, la plateforme descend légèrement, et le processus est répété couche après couche jusqu’à la formation complète de la pièce finale. Une fois l’impression terminée, la phase de post-traitement commence : elle consiste à extraire la pièce imprimée de la poudre non frittée puis à la sabler pour en retirer les résidus.

C’est précisément à ce stade que se révèle l’un des grands avantages de la technologie SLS. Contrairement à la technologie FDM, le SLS permet l’impression de géométries complexes sans structures de support. En effet, les objets imprimés restent « suspendus » dans le lit de poudre qui joue le rôle de support naturel. Mieux encore, cette méthode autorise l’impression directe de pièces comportant des éléments mobiles, en une seule opération.

Vue en coupe d’une imprimante SLS montrant le laser, le rouleau, le réservoir de poudre et le plateau d’impression
Schéma d’une imprimante 3D SLS basé sur la conception de la Sinterit Lisa

Matériaux pour imprimantes 3D SLS et perspectives

Une question essentielle concerne les matériaux disponibles pour l’impression SLS. L’éventail est vaste — allant de diverses poudres métalliques, principalement utilisées dans l’industrie automobile, jusqu’aux polyamides (par exemple le Sinterit PA12 Smooth, une poudre de nylon 12) et aux polyuréthanes thermoplastiques (TPU) comme le Flexa Grey. Tous ces matériaux en poudre peuvent être adaptés à des applications spécifiques, permettant ainsi d’atteindre les propriétés mécaniques souhaitées pour chaque pièce imprimée.

sls 3d printing

La technologie SLS est, en réalité, un procédé sans production de déchets — ce qu’on appelle « zéro waste ». En effet, la poudre non frittée peut être réutilisée plusieurs fois pour de nouvelles impressions. Un aspect clé de ce processus réside dans la manière dont la poudre usagée est recyclée, ainsi que dans son taux de rafraîchissement — c’est-à-dire la proportion de poudre neuve qu’il convient d’ajouter à la poudre usagée pour garantir une qualité d’impression optimale. En théorie, il est possible de réutiliser entièrement la même poudre en y ajoutant seulement une petite quantité de matière fraîche. Toutefois, certaines poudres s’oxydent rapidement et nécessitent une atmosphère gazeuse neutre, comme l’azote, pour préserver leurs propriétés. Ce type de solution est intégré à l’imprimante Sinterit Lisa Pro, équipée d’un système d’injection d’azote.

On distingue deux grandes catégories d’imprimantes SLS : les systèmes industriels haut de gamme et les imprimantes dites « de bureau » ou compactes. Les premières, très performantes, atteignent des prix de plusieurs dizaines de milliers de dollars. Les secondes — comme la Lisa ou la Lisa Pro — sont bien plus abordables, avec un coût de quelques milliers de dollars. La différence entre ces deux classes réside principalement dans le volume d’impression, le niveau d’automatisation du processus et la compatibilité avec une large gamme de matériaux. Les imprimantes de bureau sont parfaitement adaptées à la recherche universitaire, au prototypage rapide ou même à la petite production en série.

Le véritable potentiel du SLS réside dans l’exploration de nouveaux matériaux aux propriétés sur mesure — conductivité spécifique, résistance thermique, imperméabilité… les possibilités sont pratiquement infinies. Pour de nombreux futurologues, la fabrication additive représente une technologie industrielle qui surpasse déjà les standards du futur.

Paweł Piszko
 Conseiller scientifique

Réduisez le coût de vos impressions 3D SLS

Découvrez notre tout nouvel e-book et apprenez à rendre l’impression SLS plus économique.